Les origines de l'Armée Belge

Les tous débuts

Le soir du 25 août 1830, après la représentation de La Muette de Portici au Théatre de la Monnaie à Bruxelles, Quelques hommes résolus organisent une garde bourgeoise, sous la direction d'Emmanuel van der Linden d'Hoogvorst. Des compagnies de volontaires se constituent, et choisissent comme emblème les anciennes couleurs noir-jaune-rouge de la révolution brabançonne de 1789. Guillaume envoie en Belgique une armée de 6.000 hommes, commandée par ses deux fils. Lorsque ses éléments de tête arrivent à Vilvorde, le 30 août, le peuple bruxellois élève des barricades et se prépare à résister. Le fils aîné du Roi préfère la diplomatie à la force et rencontre les chefs de l'opposition le 1er septembre. Les troupes reculent jusqu'à proximité d'Anvers.

Après deux jours de négociations, il regagne la Hollande pour soumettre à son père les exigences des notables bruxellois. Ceux-ci souhaitent une séparation administrative entre les provinces belges et hollandaises. Mais les événements se précipitent… L'agitation gagne les villes belges, des émeutes éclatent. Une commission de sûreté publique se constitue à Bruxelles mais, mécontente de l'inaction de celle-ci, la foule la chasse et désarme la garde bourgeoise les 19 et 20 septembre. Pour Guillaume, c'en est trop, il ordonne à son fi ls Frédéric de marcher sur Bruxelles et d'y rétablir l'ordre. Cette décision enflamme les esprits et le peuple s'apprête à résister. Les unités de volontaires affluent en groupes de plus en plus compacts. Les premières troupes hollandaises pénètrent dans Bruxelles le 23 septembre. Bloquées par les barricades, elles essuient les tirs nourris des volontaires et la fureur des habitants. De violents combats se déroulent au parc. Frédéric retire ses troupes dans la nuit du 26 au 27.

La victoire des insurgés provoque l'exaltation générale. D'autres villes se libèrent. Composées en grande partie de soldats belges, les unités de l'armée hollandaise qui y tiennent garnison se volatilisent. Le 4 octobre, le gouvernement provisoire proclame l'indépendance des provinces belges. La libération du territoire s'achève. Poursuivis par les volontaires, les Hollandais sont rejetés sur la Nèthe. Seules les citadelles d'Anvers et de Maestricht restent en leur pouvoir. Le 4 novembre, réunis à la conférence de Londres, les représentants de l'Angleterre, l'Autriche, la France, la Prusse et la Russie imposent un armistice et confi rment l'indépendance de la Belgique.
Constituer une armée
L'un des premiers soucis du gouvernement provisoire est de doter notre pays d'une armée régulière. Dès le 27 septembre, André Jolly a été nommé commissaire général de la guerre, mais le 31 octobre, il cède la place au colonel Goblet, sorti de l'école polytechnique de Paris en 1811, ancien membre des armées de Napoléon et de Guillaume d'Orange. Promu au grade de général-major le 21 janvier 1831, il devient notre premier ministre de la guerre le 26 février. Les moyens disponibles pour constituer les forces sur le terrain ont diverses origines. Il y a d'une part les unités de patriotes qui ont fait le coup de feu contre les Hollandais, d'autre part les anciens soldats belges de
l'armée des Pays-Bas, que le gouvernement provisoire a déliés de leur serment de fidélité à Guillaume. Ces derniers reçoivent pour consigne de regagner leurs quartiers et de réorganiser leurs unités après le départ des gradés et soldats restés fidèles à la Hollande. Onze afdeelingen d'infanterie se changent ainsi en autant de régiments de ligne belges numérotés de 1 à 11 et trois afdeelingen de cavalerie donnent naissance aux 1er et 2e régiments de chasseurs à cheval, ainsi qu'au 1er régiment de cuirassiers belges. Le 1er régiment de lanciers est constitué par le rassemblement d'éléments de trois autres afdeelingen de cavalerie. Le 2e lanciers regroupe des cavaliers issus de plusieurs autres unités. Un bataillon d'artillerie de campagne à pied et deux bataillons d'artillerie de milice rejoignent également. Chacun d'eux comprend cinq compagnies mais, réservée à la défense des places fortes, l'artillerie de milice manque de mobilité. Cinq compagnies supplémentaires de chaque type sont créées en novembre et en décembre 1830, de même que deux compagnies du train des équipages d'artillerie et une compagnie d'ouvriers d'artillerie.

Tout reste à faire au génie, où la nouvelle armée ne peut récupérer aucune unité constituée chez les Hollandais, ainsi qu'à l'intendance et au service de santé. Après une première tentative manquée, un bataillon de sapeurs-mineurs voit le jour à Liège en janvier 1831. Chaque corps d'armée, fort d'environ 10.000 combattants reçoit une compagnie d'ambulances et dix villes de garnison ouvrent un hôpital militaire. En revanche, l'intendance tarde à s'organiser, ce qui vaudra à notre armée de sérieux déboires dans la campagne qui s'annonce. Après les combats de septembre, les unités de volontaires sont restées actives et apportent une contribution non négligeable, surtout à l'infanterie.

Fin octobre 1830, certaines sont réorganisées en trois brigades de corps francs qui, le 30 mars 1831, deviendront le 12e régiment de ligne et les 2e et 3e régiments de chasseurs à pied. Le 1er Régiment de chasseurs à pied est constitué sur base d'un bataillon de volontaires Bruxellois, auquel viennent s'ajouter d'autres unités. La cavalerie s'enrichit elle aussi d'une unité de volontaires : la compagnie franche des cosaques de la Meuse, formée en octobre 1830 à Liège, prend la nouvelle dénomination de compagnie des guides. Elle s'agrandira progressivement jusqu'à devenir le 1er régiment de guides. Enfin, l'artillerie reçoit une onzième compagnie de campagne issue des corps de volontaires.

Un corps de gendarmerie est mis sur pied avec les membres belges de la koninklijke maréchaussée. Il y a même une tentative de créer un embryon de marine belge, mais celle-ci ne débouche sur rien de concret avant la campagne des dix jours.


Source: Vox http://www.mil.be/vox/index.asp?LAN=fr
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